Étiquette : santé-mentale

  • Au revoir Strava

    Pour ceux qui se seraient endormi dans le fond de la classe, Strava est une application permettant de partager ses activités physiques à un ensemble de personnes qui décident de nous « suivre » sur le réseau.

    Pour faire simple, cela ressemble à ça :

    Une capture d’écran de Strava

    On peut y voir que j’ai couru 24,5km en 2h30 etc.

    Cette application est utilisée par des milliers de sportifs de par le monde et … Je pense que j’ai décidé de la quitter.

    PrimalPath, c’est une voie vers une voie vers une vie plus primaire et plus simple. Une vie dans laquelle j’écoute mon corps et où je le respecte. Une voie où j’écoute mon environnement et la nature et où là aussi je la respecte au mieux. Et, en ces sens, Strava n’est pas aligné avec mes valeurs.

    Strava et la comparaison

    Sur Strava, par définition, on montre ses performances et on regarde celle des autres. C’est un peu le but, je ne t’apprends rien.

    Ainsi, si je reprends mon exemple ci dessus, je suis super fier de montrer mes 25km avec WAOUW 800 mètres de dénivelé positif !

    Le problème avec ça, c’est qu’une personne qui n’est pas moi, qui n’a pas mes années d’entrainement, mon état physique, ma préparation et mon corps pourrait se dire que, elle aussi devrait en faire plus et faire des sorties de la sorte.

    Je ne mens pas, j’ai un collègue normalement cycliste et courant depuis peu qui m’a dit que je l’avais inspiré à faire plus long et qu’il a du coup fait une sortie de 30 kilomètres !

    Pour être totalement franc, ça m’a fait flipper. Parce que oui pour ma part une sortie de 30km c’est habituel.
    Mais :

    • Je cours depuis 7 ans;
    • J’ai été coaché pendant 6 ans avant de commencer à me coacher moi même;
    • Je suis coach diplômé;
    • Je connais mon corps et mes sensations;
    • Je connais mon allure et je sais que je peux la tenir pendant des heures;
    • Je sais quoi consommer, quand et comment;
    • Je suis toujours prêt à stopper une sortie en cours si un signal passe au rouge.

    En un mot comme en mille, 30km c’est devenu une habitude et plus que cela, un besoin pour le type d’événement pour lesquels je me prépare sur le long terme.

    Cela m’a pris des années pour en arriver là et je ne souhaite pas que qui que ce soit minimise cette distance. 30km ça peut faire très mal et poser de grand problème y compris sur le long terme.

    Ainsi, Strava ne colle plus avec mes convictions parce que je ne veux pas que l’on se compare à moi et que ce que je fais puisse faire douter toute autre personne de sa propre préparation ou de ses propres capacités.

    Strava et la comparaison, le retour et la bigorexie

    Je dois avouer que, … moi aussi je me compare sur Strava.

    Je vois que X court maintenant à 5min30 au kilomètre en moyenne alors que moi je n’avance pas si vite.

    Au fond de moi je sais qu’il n’habite pas dans un coin aussi technique que Dinant (cfr photo suivante), je sais qu’il n’a pas autant de dénivelé, je sais qu’il court sur de la route, je sais qu’il prépare un 20k et pas un ultra ou des fast-packing comme je le fais.

    La technicité dans mon coin

    Mais malgré tout, je me compare et je tente de courir plus vite dans mes sorties lentes. Alors que je sais que je ne devrais pas et que mon corps me dit que ça ne lui convient pas et que je le fatigue trop.

    Donc au fond, la comparaison ça nous touche tous et c’est encore pire quand comme moi, on commence à se comparer à soi même ! Je sais c’est intriguant comme phrase mais ne t’en fais pas, je m’explique.

    J’ai parfois publié que je cours environ 100km par semaine. Oui sauf que, is j’ai fait 100 la semaine passée, je me sens obligé de faire un peu plus cette semaine ci ! Ce qui veut dire plus de fatigue, moins d’écoute de mon corps, moins de repos donc moins de respect de ma biologie.

    Je veux en faire trop car je me sens obligé d’en faire plus (un peu pour épater la galerie et gratter plus de Kudos).

    Ce n’est pas normal et ce n’est pas sain.

    Scroll jusqu’au bout de la nuit

    Sans vous le rabâcher comme on te l’a sans doute déjà dit 1000 fois (je ferai un article plus tard sur le sujet), le scroll infini c’est grave addictif.

    La raison est simple, dans ton cerveau, la substance qui gère le plaisir, c’est la dopamine. On te fait un compliment, BAM petit shot de dopamine. Tu manges un truc que tu kiffe trop, boum dopamine. Tu vois un truc étonnant ou fun, rebelotte dopamine.

    Et … C’est la que le bas blesse !

    Le but même du scroll infini EST que tu vois sans cesse des trucs étonnants ou funs ! Donc des micro shots de dopamine à longueur de temps. Et v’la l’addiction qui s’installe.

    Sauf que comme toute addiction, tu en as besoin de toujours plus pour te sentir bien ! Donc tu y passes plus de temps et tu y donnes plus de ton attention. Bienvenue dans l’économie de l’attention.

    En soit, hormis le fait que tu perds ton temps à regarder un morceau de verre et de plastique hors de prix, c’est pas vraiment un problème en soit.

    Le problème survient quand la vie de tous les jours ne produit plus assez de dopamine pour que tu ai ton fix quotidien. La vie est plus assez fun. Elle parait morne et triste alors que quand tu regardes sur ton petit écran, tout le monde kiffe de ouf et toi même tu te sens mieux.

    Au final,

    • tu perds ton temps;
    • et, en prime, tu finis pas heureux.

    Voilà la raison pour laquelle le scroll infini de Strava ne me convient pas. Déjà, c’est une perte de temps incroyable. Et, bien qu’il ne soit pas le pire, il travaille malgré tout mon mécanisme de la dopamine pour l’orienter vers le petit écran et de la satisfaction instantanée. Hors ce mécanisme, je veux le garder pour ce qui compte vraiment.

    • Être heureux de voir ma femme;
    • Passer du temps de qualité avec elle et mon chien;
    • Profiter d’un bon livre;

    À noter que ici je ne parle même pas de la dopamine libérée par l’espoir et l’anticipation d’avoir un kudo sur ma super sortie !

    Le coût des données que l’on produit

    Il existe un livre qui parle du coût d’un like. Je ne l’ai jamais lu mais j’aimerais beaucoup le faire quand je pourrai.

    Ce que j’en sais et pour faire simple, à toi il te coûte du temps et de l’attention comme on en a parlé plus haut mais à la planète, d’un point de vue écologique, il coûte bien plus !

    Si on s’éloigne du like pour parler de ma sortie qui arrive sur Strava :

    • Elle quitte ma montre (dont la batterie polluante est chargée avec des énergies polluantes)
    • Pour arriver sur mon téléphone (batterie et charge polluante)
    • Qui la transmet vers les serveurs de Coros (dans un des nombreux centre de données dans le monde dont l’énergie nécessaire représente au moins 3% de l’énergie mondiale totale)
    • Les serveurs de Coros l’analyse, et la stocke en sans doute au moins TROIS exemplaires (qui seront eux même backupés au moins 3 fois). Au total, ma sortie est donc stockée 9 fois sur des disques et SSD dont le coût écologique est loin d’être nul.
    • Les serveurs de Coros la transmette aux serveurs de Strava qui font de même.
    • Les téléphones de tous mes followers en télécharge les détails pour l’afficher sur leur petit écran et leur laisser la possibilité de m’envoyer un kudo

    Si je fais le compte, ma sortie est sauvegardées 20 fois et passe par un nombre importants de transferts réseau pour … quoi ? Qu’elle aide quelqu’un à se sentir mal de sa propre forme physique et le pousse à se comparer à moi ?

    C’est bien trop faire payer le monde pour une information si inutile et potentiellement délétère.

    En somme

    Au vu de tout ça, Strava ne semble pas aligné avec les idées de PrimalPath.

    Je ne pense pas supprimer mon compte. Juste, dans un premier temps, désactiver la synchronisation automatique de mes activités vers la plateforme et supprimer l’application de mon téléphone.

    Peut être posterai-je encore manuellement mes courses objectifs ou des activités dont je suis fier mais en attendant, Strava va dorénavant sortir de ma vie, pour mon bien, celui de notre planète et qui sait peut être aussi le tiens !